Now
Elle a du mal à sourire, la génération spontanée n'existe pas pour ces choses-là. Lorsque ses lèvres pointent vers le haut ces derniers temps, c'est l'oeuvre d'âmes généreuses qui prennent le temps et la patience de la soutenir, la tirer vers le haut. Elles sont belles ces âmes, très, et Elle se demande parfois - même souvent - en quoi Elle est méritante de ces attentions.
Elle qui négocie son sursis, sa liberté conditionnelle quand les bilans biologiques la rattrapent et donnent la parole à l'Autre. Elle qui vient de s'entendre dire qu'on ne sait pas quand vraiment ou si vraiment et comment vraiment Elle va s'en sortir. Elle qui se retrouve seule, désespérément seule, en vase clos, lorsque la porte se referme.
A ne pas se mentir, Elle n'est qu'une petite fille, un oiseau tombé du nid qui fait dire à P'tit Corps qu'Elle meurt d'une main pour la ramasser. C'est ridicule de toujours et encore en revenir là car il serait temps de grandir avant que le temps ne la prive de la possibilité de le faire. Il est temps de les digérer ces vérités qu'Elle dégueule en laissant l'Autre s'exprimer.
L'horloge tourne, il faut s'accrocher à l'aiguille ... maintenant ... ou pas ...
"Vite, je tombe ...
Est-ce que tu seras en bas ?
Est-ce que tu m'attendras ?
Pour m'emmener là où je n' sais pas,
Pour me ramener vers toi ?
Alors, vite, je tombe comme un pantin sans fil
Notre histoire qui défile
Je cherche ta main dans les nuages
Pour pas tourner la page
J'te mentirais
Mais à qui d'autre pourrais-je le dire
Sans cette fois vraiment te trahir ?
Le silence est parfois pire
Vite, je tombe ...
Est-ce que tu seras en bas ?
Est-ce que tu m'ramasseras ?
Pour m'emmener là où je n' sais pas,
Pour me ramener vers toi ?
Alors, vite, je tombe ...
Comme un oiseau voleur
Touché là, en plein cœur
Et qui se demande encore pourquoi
Il est passé par là"
(Patrick Bruel)